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Cette épreuve s'est déroulée le dimanche 30 mai 2004 par une belle journée (pour ceux qui ne sont pas rentrés trop tard). Nous étions 6 du vélo-club de Chevreuse et 4 amis à s'être inscrits à cette manifestation histoire de se dépayser un peu et c'était le moins que l'on puisse dire. J'ai eu la chance d'y participer n'étant cassé la clavicule 5 semaines plus tôt en chutant en vtt. L'arrivée de Paris se fait à l'un des deux gîtes qui ont été loués pour héberger tout le monde. Le paysage est époustouflant sous le ciel bleu et laisse présager des moments difficiles pour le lendemain (chaleur, relief, sol ...), mais c'est vraiment super.
Çà grimpe ...
... très haut.
Pourquoi se crever sur un vélo, alors que sur la terrasse le plaisir est intense. Au menu de cette édition 2004, 4 parcours au choix, 60, 75, 100 ou 125 km. Les avis et les formes sont partagés. Il y aura du 75, 100 et 125 km au programme du groupe en fonction de la grosseur des mollets. Pour ma part les 100 km me semblent bien suffisants étant déjà habitués à des distances de 70/80 km et ma clavicule fraîchement remise s'en contentera aussi.
Fin d'après midi, les vélos sont montés et rapidement contrôlés. La règle d'or pour ce genre de manifestation au long court, c'est de ne faire aucune modification de fond sur son spad avant une épreuve et pourquoi ? pour éviter les désagrément d'un composant qui ne va pas, d'un réglage qui n'est pas bon et qui va foutre la merdre pendant toute la sortie et la gâcher royalement. Donc un minimum : plaquettes de frein (qui doivent être rodées pour être bien efficaces), transmission (attention on change tout, cassette, chaîne, plateau de 32, le tout aura été testé pendant au moins deux sorties car une transmission qui saute c'est un retour direct à la case départ), vérification du serrage des certains composants (manivelles, cintre, poignées), les pressions fourche, amortisseur, pneus. Le 30 au matin le réveil est difficile, 750 km de voyage + un bon repas le soir qui s'est fini à 01h00 du mat et un levé des corps à 06h00. Bon dieu que c'est dur. Le temps est beau, la température est agréable mais dans l'esprit de chacun la journée sera chaude. Allez, on se barre au départ. Scan des plaques de cadre à 07h45, c'est parti. On n'est pas dans les premiers, loin de là et on s'en apercevra plus tard. Une petite portion de route pour rejoindre le pied du viaduc de Millau avant d'attaquer la première difficulté, la montée sur le plateau du Larzac. Personne n'est pressé sachant ou se doutant de ce qui pointe son nez. Nous nous apercevons vite que nous sommes partis un peu tard, il y a du monde. Le chemin est étroit et monte, monte. Certaines portions ne sont praticables qu'à pied. Il n'est pas nécessaire non plus de tout donner ou de trop donner dans ce passage. le groupe s'éparpille un peu. Arrivée sur le plateau, tirage de portrait par un photographe avec le super viaduc en arrière plan, c'est déjà çà de gagner comme trophée.
Ensuite c'est du plat, faux plat rien de très difficile jusqu'à l'approche du premier ravitaillement, descente au ralenti, remonté à pied et sur le vélo au ralenti encore. Il y a vraiment trop de monde. Comme je ne suis pas un casse coup, çà me permet éventuellement d'éviter une gamelle. Par contre les freins chauffent. 1er ravitaillement. Il est le bien venu. Pour ma part, je n'ai pas trop l'habitude de manger du roquefort et du pâté en cours de rando. M'enfin çà passe.
Allez faut repartir. Le groupe est au complet, la bouffe c'est fédérateur. Pas de problème pour moi sur les premiers kilomètres ... mais çà ne va pas durer. Une putain de côte ... longue, pentue, de la caillasse. Bref c'est l'apocalypse pour moi. Je suis a pied la plus part du temps, le cardio s'affole et reste bloqué à 190-195 bpm. Je me retrouve avec des nazes, des vttistes de seconde zone. Mes collègues sont partis, z'ont eu peur d'avoir honte. Je me demande vraiment ce que je fous dans cette galère et songe rapidement à plier les gaules au prochain ravito, si j'y arrive. C'est bien entendu que dans ces conditions extrêmes que l'on a les pensées les plus noires. Mon pote Franck et Patrice n'attendent au haut de la bosse, c'est là qu'on reconnaît ses amis, enfin je pense qu'ils ont aussi un petit coup dans la gueule. Franck avec son genoux cassé s'en est bien tiré de cette blague. On repart mais c'est dur. Il y a 4 ou 5 dépressions sur le plateau et chaque mini ascension, pourtant très courte, est un calvaire. Le terrain commence à s'aplanir et finalement au bout d'une demie heure j'ai retrouvé la pêche ... et le moral. Puis tiens à un moment, à la croisée d'un buisson, on rencontre des gars qu'on le connaît. Hé oui, les crevaisons çà, ralenti. C'est du tubeless pour l'un (le grand Alain), un coup de super glue, une chambre pour l'autre (le père Bruno, il a encore monté des pneus vieux comme du whisky de 12 ans d'âge, le genre de truc que tu ne trouves ni dans une brocante, ni dans un musée) ... Çà reste cool jusqu'au ravito 2, m'enfin il commence à faire chaud. Ravito 2. On se croirai à Carrefour à Noël. Il y a du peuple partout. La bouffe est difficilement accessible. Encore du pâté et du roquefort. La pause est un peu plus longue afin d'admirer l'architecture de la place de village sur laquelle nous sommes tous rassembler : grande fontaine, maisons de pierre d'époque (celle des templiers bien sur), superbe. Bon il est tout de même midi et il n'y a pas encore 50 km au compteur. Et bien sur, au bout d'un kilomètre : côte, chemin caillouteux, bien raviné en son centre, on ne sait pas où mettre sa roue. J'ai envi de gerber mon pâté, le cardio est encore bloqué à 203 bpm. Font chier les gars. Mais bon, tout sur la selle, le Raven tient bien le coup et en 22X34, çà monte tout de même. Vivement d'être là haut (en fait c'était la véritable dernière côte, mais je ne le savais pas ..., quel con alors). Très bien tout çà mais le temps de récupération est un peu long et les crampes commencent à arriver. Heureusement que le terrain est roulant 32-35 km/h. Mais crampes sont tenaces et la fatigue commence à se faire vraiment sentir. Une petite visite touristique à la Cavalerie, zigzags dans les rues, çà permet de se reposer un peu mais faut pas rater les flèches directionnelles. Les mètres s'engrangent sur le compteur dans la poussière et les faux plats. Les crampes sont toujours présentes. Je rejoins les deux compères, Franck et Patrice à la bifurcation 75 - 100/125. Question métaphysique, il est au alentours de 14h00, que fais je ? Je commence tout de même à en avoir plein les bottes 60 km au compteur, il reste donc 15 km à parcourir si j'abrège et 40 donc dans l'autre cas. Pour Patrice c'est clair, il rentre. Franck, courageux, continue. Moi j'hésite ... un moment ... puis un autre ... et encore un autre. Franck est parti. Et puis merde ... attends moi. Le parcours n'est pas très accidenté, çà doit le faire. Mais le sol commence à devenir sableux et quand les ressources physiques sont faibles, c'est pas top. le parcours passe par de supers coins, vieilles maisons rénovées, isolées, le pied, mais mon esprit a du mal à se concentrer sur le paysage à cause de la fatigue. J'arrive avec peine au ravitaillement 3. Franck est déjà là avec Ralf un autre compère de sortie. J'ai tout jute de temps de pointer avant de rester figé sur place avec une crampe à chaque cuisse. Putain çà fait mal !!! La pause durera presque 20 minutes. Je ne suis pas le seul à être rincé. c'est également ici que se trouve la bifurcation vers le 130 km, vu l'heure ce parcours est fermé mais de toute façon y a pas photo, c'est pas pour moi. Mais il est d'autant plus temps de partir qu'il commence à pleuvoir. On se remet en route à 3 pas pour très longtemps car çà crampe encore et je me fais larguer. Mais bientôt je retombe encore sur Franck en train de discuter avec un client (et oui il vend des pièces de vélo et il connait beaucoup de monde). Encore une petite pause durant laquelle Franck me tire une crampe (rien de sexuel rassurez vous) et çà repart. Beaucoup mieux d'ailleurs. Les crampes sont presque oubliées mais pas pour Franck qui lui commence à souffrir. Çà roule, roule pour arriver au 4ème ravitaillement. Ralf nous y attend. Pause rapide et on repart après avoir eu quelques doutes sur le tracé exact. Je mets les gaz car la forme est vraiment revenue. Nous sommes sur les hauteurs de Millau que nous contournons par le plateau. Çà secoue dur, la lefty et le rockshock encaissent, bref c'est tout le vélo qui assure. Ralf et Franck sont largués. Les montées et les descentes sur le plateau s'enchaînent. Dernière difficulté la descente sur le centre ville. Ben oui, il a plu, le chemin est à flanc de montagne, caillouteux, moins d'un mètre de large, virages en épingle. Faut pas se rater sinon t'es le premier en bas. Bref un quart d'heure sur les freins. En bas, le disque arrière de la Crossmax frotte sur les plaquettes comme quoi il y a eu des calories de produites, le bout des doigts est endoloris. On n'aurait jamais penser que les descentes c'était aussi fatiguant. Çà y est, c'est fini : bilan chiffré : 110 km, 2200 m de dénivelé, 7h30 de pédalage. A l'arrivée, premier mot : "je ne reviendrai pas". Le lendemain, "vivement l'année prochaine". Bilan technique de l'opération, un axe de pédalier qui a un peu morflé et qu'il va falloir changer (au bout de 4 ans ...), un petit dévoilage de la roue arrière deux semaines plus tard. pas de quoi fouetter un chat.
Après 110 km, dans l'ordre (de gauche à droite), Franck, ma pomme, Annie (intendance et organisation de 1ère classe), Ralf.
Après 130 km, et une averse de flotte juste avant l'arrivée, Cyril, Le "grand" Alain, Bruno et Philippe.
Annie sur le podium pour récupérer une coupe (je ne sais plus laquelle)
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